Le temps passe vite et je n’ai pas trop pris le temps de vous le présenter plus que ça… et surtout, j’avais envie de revenir avec vous sur ces premiers 6 mois.
Il est officiellement mien depuis le 21 janvier… le pourquoi du comment est expliqué ici !
Le premier contact
Mon coach me propose de me présenter 3 des chevaux qui ont tous pris 4 ans au 1er janvier… qui sont dans mon budget et qui pourraient me correspondre.
Mes exigences : un cheval tonique avec du sang, pas trop petit (je fais quand même 1m75…) à former pour Amateur 2/1 en CSO, avec des allures sympa pour se faire plaisir en dressage.
On me le présente en liberté… Je le retiens, ainsi qu’une petite jument alezane qui me plaisait bien aussi. Le 3e est trop petit à mon gout alors qu’il aurait bien pu me plaire, dommage.
L’essai
Je commence donc par essayer la petite jument alezane anglo-arabe. Je suis pas fan du caractère des anglos, mais celle ci s’avère vraiment sympa. Etant donné le débourrage très frais, il s’agit vraiment de voir sur lequel je me sens le mieux, ils savent à peine aller aux 3 allures et se laissent diriger vite fait, ils ne sont encore montés qu’en licol éthologique à ce stade.
J’essaie Djazz après qu’il ait fait une belle démonstration de coups de cul sous la selle de Vanina (qui l’a monté pour le débourrage).
Ca se passe pas si mal, il est plus grand et sera certainement plus costaud que la jument, plus difficile aussi mais je suis bien dessus, et il a ce petit quelque chose.
Et là, j’enlève mes étriers tout en disant « bon ben je le prend », l’étrier touche la pointe de l’épaule de ma malheureuse monture qui part plein cul galop dans le manège, totalement paniqué… Et me dépose dans le coin du pare bottes au tournant après m’avoir fait une belle frayeur, j’ai bien cru qu’il allait sauter la porte (merci le gilet de cross qui m’a évité une belle blessure…).
Bon, ben du coup, je suis décidée, ça sera surement pas ma dernière chute, je le prend quand même.
Les premiers temps sont durs…
Je reparcours à l’instant mes photos instagram, celles qui racontent ce qui nous est arrivé durant ces 6 mois… quel chemin, laissez moi vous raconter…
Je ne peux pas monter sans aide, il a peur des « plots » au montoir, et quelqu’un doit obligatoirement me le tenir. Il est stressé limite rentre la queue, chaque séance commence par un long moment à tenter de le rassurer puis à monter le plus délicatement possible.
Une fois sur son dos, il est tout crispé, la tête comme une girafe et les yeux exorbités c’est la GRANDE TERREUR. Dès que je bouge un peu trop là haut ça part dans tous les sens. Et quand mon gilet de dos se coince dans mon troussequin c’est encore pire.
Parfois même il se retourne vers moi et pars au galop plein cul genre « mon dieu y’a quelqu’un sur mon doooos ».
Je n’arrive pas à galoper il ne tient pas deux foulées (je me demande même s’il sait galoper) et je ne peux pas monter hors du manège les portes closes.
Les autres chevaux qui évoluent autour de nous sont un prétexte pour « fuir » pleine balle au moindre bruit/mouvement suspect. TOUT lui fait une peur panique.
Impossible également de le sortir en main sans qu’il tente de fuir en m’arrachant le bras, un coup de vent, une feuille qui bouge et c’est un dawa sans nom.
Je l’apprivoise tout de même petit à petit, le premier jour il a peur de ma main, au bout d’une semaine ça va mieux, au bout de 2…3… il cherche les caresses. Je reçois de l’aide, heureusement, et il se décontracte au pas seul dans le manège (et ça, c’est déjà tellement). Je ne touche toujours quasiment pas aux rênes de filet et monte encore en licol étho.
4 février – Je peux maintenant monter sans aide si je suis seule dans le manège et qu’il n’y a pas trop de bruit dehors. Et il reste à peu près calme une fois en selle.
13 février – Nous sortons du manège pour la première fois, encore une fois je reçois de l’aide, Frédérique et Pigna sa monture d’un calme exemplaire se joignent à nous. Au premier bruit Djazz part comme une flèche, je fais une grande boucle au galop dans le cross de Sandillon, sans frein ni direction.
J’ai des doutes, nous sommes début mars et il n’est toujours pas totalement serein quand je selle, quand je monte et une fois en selle, rien n’est solutionné : démarrages intempestifs au moindre sursaut, dans ces cas là il n’y a plus de guidon ni de freins, c’est dangereux, j’ai déjà foncé dans quelqu’un et causé la chute d’une autre cavalière, je commence à me demander si ce cheval n’est pas juste trop sensible, en tout cas trop pour moi…
De plus, le montoir ne se passe toujours pas bien du tout, un jour il part plein cul alors que je passe ma jambe et je tombe contre le pare-bottes, là j’ai vraiment peur et je prends un sacré coup à l’égo, je n’ose plus remonter, je suis tétanisée.
Au final j’ai mis beaucoup beaucoup de temps à être sereine au moment de me mettre en selle après cette mésaventure, on a réglé le souci en faisant une nouvelle leçon du montoir.
Heureusement que j’étais bien encadrée, puis j’ai conforté la notion de confort au moment du montoir en lui donnant un sucre une fois en selle, habitude qu’on a gardée d’ailleurs !
18 mars – Les premières clés de la réussite
Je parle beaucoup avec mes amies de ce qui me préoccupe, et avec Amélie on prend notre premier cours « d’éthologie » avec Florence, elle conclue qu’il est sensible mais ni bête ni irrécupérable, qu’il a simplement besoin de voir le monde afin de comprendre qu’il ne faut pas avoir peur.
Je ne monte toujours que dans le manège sauf quelques rares sorties, et seule 80% du temps, cela évite les dangers…
Je fais faire une communication animale et Charlène me confirme qu’il est peureux, mais qu’il lui faut juste du temps pour se rassurer…
A ce stade là, je reprend un peu confiance, heureusement que je suis persévérante ! On finit par enlever le licol pour laisser la place au filet.
22 mars – J’arrive à monter en même temps qu’un autre cheval, et en plus c’est La Secouette, je sais qu’il n’y aura pas d’entourloupes avec elle, et la séance se passe bien !
Le printemps et les progrès…
7 avril – Je sors enfin en carrière, et je peux faire un petit tour dans le cross sans accompagnateur, j’ai même droit à quelques sauts de moutons de joie quand nous galopons dans les chemins. Il a encore très peur de ce qu’il ne connait pas, je manque de tomber à cause d’un bidet posé sur le bord de la carrière.
15 avril – Premier cours collectif de saut, je n’ai toujours pas réellement la direction au trot et au galop, et il ne supporte toujours pas les autres chevaux qui lui passent à côté. Le bonnet Silent de chez HORZE m’aide beaucoup, je ne monte jamais sans.
28 avril – toujours pas à l’aise à pied lorsqu’il y a des « choses bizarres », j’ai un sacré cerf-volant au bout de la longe quand arrive la saison des concours organisés aux écuries… et que je veux l’emmener brouter.
5 mai – Je peux enfin utiliser un montoir et monter à l’extérieur même dans un environnement un peu « animé », plus besoin de se barricarder seuls dans le manège !
Les séances se passent mieux même s’il n’est toujours pas rassuré lorsque d’autres chevaux évoluent dans le même espace que nous (et il en profite pour fuir un grand coup, me sortir de la carrière et galoper à fond dans le cross sans que je ne puisse tourner ou l’arrêter).
26 mai – On passe une bâche pendant le cours de Florence je suis sur le cul !
8 juin – Je peux partir presque sereinement en balade avec des copines (pour peu qu’elles galopent loin de moi, mais j’ai toujours de soucis de direction au galop).
11 juin – On passe le rideau pendant le cours avec Florence, il me surprend de plus en plus ce petit cheval !
13 juin – mes problèmes de direction persistent, je me prend un chandelier dans le genou ce qui me vaudra un bel hématome, impossible de monter pendant 1 semaine.
21 juin – On panache à la réception d’un minuscule vertical… poney qui s’emmêle les pattes à la réception lors de la détente, ce qui me vaudra un tour aux urgences, une radio, une attelle et 8 jours d’arrêt de cheval.
13 juillet – On déménage dans une petite écurie pour que Zouille profite du pré chaque jour pendant que je prépare le « Grand » déménagement. Djazz embarque admirablement je suis super fière.
La révélation
Découverte de la carrière, il ya des plots rouges et blancs au bord, quelqu’un fait du « bricolage » près de la lice, et mon cheval est sage comme une image, je n’en reviens pas.
Je prend un cours particulier avec une autre coach, Elodie, on reprend les bases, c’est exactement ce dont j’ai besoin après notre chute, elle me dit qu’il est encore très « bébé » pataud et maladroit, qu’il faut du temps mais qu’il est franc et apprend vite, et donc que ça viendra alors je suis rassurée.
Il a toujours du mal à tourner, et aussi à garder le galop, il y a du boulot !
Puis je prend un cours avec Serge Balbin, coach de dressage, qui intervient dans ces écuries chaque mois, 30 minutes qui m’ont paru à la fois courtes et une éternité, durant lesquelles j’ai compris et appris beaucoup.
Mon cheval ne cède pas à la pression, je demande en balbutiant et n’ose pas, il n’engage pas et court après sa tête. Un cheval en 3 morceaux, le devant qui court, le milieu avec moi dessus et le derrière qui se traine, allez au boulot Djazz, maintenant tu dois apprendre ton métier a dit le chef !
On doit aussi changer de mors, j’opte pour un Beris.
On retravaille le dressage avec la maitresse des lieux avant le grand voyage, je resaute quelques barres également et ça va bien, mais on ne tourne toujours pas correctement au galopt.
Le grand départ
30 juillet – 10 heures de route, il embarque plutôt bien et est sage pendant tout le trajet. Le débarquement se fait à 1h du matin, je l’emmène dans son « nouveau » box, il est comme chez lui, entame son tas de foin directement !
Petit tour des environs le lendemain matin en main, j’ai un cheval presque serein, à peine sur l’oeil (bon on a quand même bien le droit de sursauter un peu non ?) quel changement… en 2 mois !
On découvre les horizons en balade, et on croise habitants du campings, chiens qui courent, ballons et parasols sans sourciller… !
Foin à volonté et sortie toute la journée, Monsieur a bien profité, aujourd’hui il est sage en carrière avec d’autres chevaux (bon faut pas le raser au galop non plus hein), on a la direction et il commence à travailler convenablement sur le plat…
16 aout – On arrive enfin à enchainer 4/5 sauts à peu près proprement… les virages sont presque ENFIN nickel, le galop se maintient à peu près.
Bon, lui comme moi on a fait plus d’apéros que d’équitation au moins d’aout, et on a fait un peu de gras…
Y’a plus qu’a transformer tout ça en muscles !!!
On vous racontera la suite, on pense au premier petit concours d’ici peu…!!!
Super progression 🙂 Félicitations!
j’ai une question comment travailles tu la direction ? Je monte un jeune de 3ans et pareil au galop je galère niveau direction ^^ au trot ca va encore y a encore du progrès à faire 🙂
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Hello !
Déjà j’ai commencé par le faire voir à l’ostéo, car il tournait beaucoup plus facilement à gauche qu’à droite… et effectivement c’était bloqué.
Ensuite j’ai beaucoup travaillé au pas sur des petites serpentines/cercles… et à la longe aussi, puis au trot… puis au galop ça s’est debloqué tout seul à force de tout ca !
Voilà j’espère que ça pourra t’aider !
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C’est chouette de lire votre progression! Tu es sacrément courageuse d’avoir persisté il est pas tout facile le Zouille!!!
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Il est pas tout facile mais il est pas vicieux pour 2 sous… c’est déjà positif ^^
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C’est clair!
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Magnifique évolution et beaucoup de persévérance de votre part. C’est très beau, certains se seraient lassés. Hâte de lire encore les belles évolutions qui vous attendent!
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