Bon, mettons les choses dans son contexte :
Comme tu le sais, j’ai acheté un tout jeune cheval récemment, et ça a été un peu compliqué. Avec un Djazz à peine débourré et désensibilisé, je suis passé de ma Secouette froide dans sa tête comme un congélateur à une cocotte minute prête à exploser au moindre bruit/mouvement/trucquifaitpeur.
Tu m’imagines, sur un petit poulichon zinzin, qui part plein cul galop tout droit (quoi qu’il y ait en face), qui sursaute au montoir (et qui fuit si possible)…
Et là, je me suis dit qu’il nous faudrait plus que tu temps et de la patience pour zénifier la bête, que pour bien faire on allait devoir travailler la confiance ensemble pour y arriver.
Mon 1er cours
Avec mon amie Amélie nous avons fait appel à Florence Lefèvre, instructrice en équitation éthologique (et bien plus encore).
J’ai beaucoup aimé son contact, elle est très sympathique et très simple. Elle n’a pas jugé notre travail habituel avec nos équidés, nos chevaux, leurs origines ou leur potentiel, leurs conditions d’hébergement, leurs pieds ferrés ou quoi que ce soit : elle nous a pris nous et nos chevaux comme nous sommes, avec nos défauts et nos qualités propres.
Malgré les idées reçues, il ne s’agit pas du tout de faire du « cirque », on n’a pas fait donner la papatte à nos chevaux.
Le matériel nécessaire (que Florence nous a prêté au 1er cours) :
- un licol en corde (comme mon licol Horse and Ropes)
- une longe de 3m70 en corde
- un stick de communication
Voici ce que nous avons travaillé :
- le « mener » : soit marcher à pied avec un cheval respectueux, attentif qui reste à sa place
- la cession à la pression (faire descendre la tête à ton poney parce que ça lui fait descendre « la pression »… zénification à l’endorphine tout ça…)
- la désensibilisation (au stick puis au stick avec corde)
De la rigueur et de l’humilité
L’éthologie demande, comme l’équitation classique une grande rigueur : par exemple si ton cheval te dépasse même d’un poil dans le mener, tu dois le remettre à sa place.
Il faut aussi être capable de se remettre en question, parce que c’est comme quand tu prends ta première leçon d’équitation et qu’on te fais le « redresse toi/baisse tes talons/lève le nez/regarde loin/mets tes pouces vers le ciel… ».
Sauf que là, c’est « ne bouges pas tes pieds/ne le regarde pas/mets de l’énergie/augmente l’intensité/il va donner la bonne réponse/augmente tes phases/mets du rythme/ ».
Beaucoup d’informations !
De la précision
Il y a toujours 4 phases d’intensité dans les demandes, par exemple pour les exercices « au contact », ta main demande d’abord avec une pression minime sur le poil, puis sur la peau, le muscle et enfin l’os.
Pareil, quand tu obtiens la réponse, il faut très vite cesser pour que ton cheval comprenne qu’il a donné la bonne, et le timing est crucial.
De l’intention
Alors ça, c’est vraiment quelque chose qui est très difficile pour moi qui suis une personne plutôt pragmatique. Il faut mettre de l’intention dans ce que tu fais, mais aussi de l’intensité, de l’énergie. Cette énergie monte et descend notamment avec des inspirations/expirations, j’ai eu beaucoup de mal à appréhender le fait que mes inspirations puissent exiger du cheval quelque chose (je ne sais pas si c’est clair c’est assez abstrait, même quand tu le fais au début).
De la patience
Parce que parfois ton cheval mets VRAIMENT du temps à comprendre ce que tu lui demandes (là tu te remets en question et c’est top d’avoir Florence qui est si attentive à tout tes gestes – même ceux que tu n’as pas conscience de faire – et qui peut te reprendre quand tu fais mal).
De la coordination
Faire des vagues en gauche/droite sur le licol avec la main gauche, pendant que tu fais haut/bas avec le stick dans la main droite est un vrai défi …
De l’observation
Parce qu’à la base l’éthologie c’est ça, c’est observer le cheval et fonctionner selon ses règles de comportement naturel.
Florence nous donne les clés « il mâchouille, il a compris ou bien il se détend, à force, tu apprendras à reconnaître si c’est l’un ou l’autre à force », « s’il ne cligne plus des yeux, même s’il ne bouge pas, c’est de la peur panique »…
C’était extrêmement enrichissant d’avoir toutes ces petites clés.
Une richesse et de la compréhension
Cette discipline me permet de gérer (au moins à pied pour l’instant) mon cheval de façon à ce qu’on puisse évoluer en sécurité (au lieu de me faire piétiner au moindre bruit suspect).
Elle m’a permis de relativiser puisque Djazz n’est pas le peureux maladif que l’on croyait, seulement un bon gros bébé qui a besoin de voir les choses pour comprendre qu’il n’a pas besoin de les fuir.
Egalement, les fluctuations d’énergie me sont très utiles à cheval. Dès que je me détend (ce qui est assez difficile sur un cheval lancé à pleine vitesse au milieu de plein de chevaux mais j’essaie), il se détend aussi.
De grandes expirations avant de passer devant « l’horrible bidet par terre sur le bord de la carrière », et au bout de quelques passages il n’y parait plus…
Enfin, cela permet de bosser notre confiance et notre complicité tout en travaillant à pied, en variant les exercices.
Photos : Amélie, Utello et Florence lors de la 2e séance
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XOXO
MLLEPONEY
Tu verras, quand il sera cool à pied, il le sera aussi bien plus monté. 🙂 Phase de débourrage pour moi aussi en ce moment. Bonne route et… hâte de suivre les progrès !
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Merci !!!!
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Le travail au sol y’a rien de mieux 🙂
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